Le Musée de Carouge fait son cinéma
La nouvelle exposition du Musée de Carouge explore les liens entre la cité sarde et le septième art. De son emblématique salle du Bio aux souvenirs d’enfance d’Alice Guy, le cinéma s’ancre dans les rues carougeoises.
Le Musée de Carouge consacre sa nouvelle exposition au septième art et à ses liens étroits avec la cité sarde. «Carouge s’aventure dans le cinéma» explore l’histoire locale du cinéma à travers affiches, extraits, objets et souvenirs, dans un accrochage vivant à découvrir jusqu’au 21 décembre.
Le Bio, témoin d’un siècle de projections
Difficile d’évoquer le cinéma à Carouge sans penser au Bio, la mythique salle à côté de la place du Marché. Son histoire remonte à 1912, quand les cafetiers du quartier rivalisaient pour proposer des projections dans leurs établissements.
«Beaucoup de cafetiers voulaient avoir leur cinéma, donc c’est comme cela qu’il est apparu. Ensuite il a été construit en dur, c’est une salle qui témoigne de l’architecture des premiers cinémas à Genève» explique Klara Tuszynski, collaboratrice scientifique au Musée de Carouge.
Le bâtiment actuel date de 1928. Il a changé de nom plusieurs fois avant d’être racheté par la commune au début des années 2000. Depuis, il reste un emblème du cinéma indépendant à Genève.
Une pionnière du 7e art à Carouge
Le parcours met aussi en lumière des femmes pionnières du cinéma, à commencer par Alice Guy, considérée comme la première réalisatrice de fiction avec La Fée aux choux. Elle évoque Carouge dans ses mémoires.
«Elle se souvient de son passage ici, elle était une petite fille et elle a gardé un sentiment très vif de ses années passées auprès de sa grand-mère, ce qu’elle a mangé, les chansons qu’elle entendait…» énumère Klara Tuszynski.
Patricia Plattner, réalisatrice carougeoise
Autre figure marquante: Patricia Plattner. Cette cinéaste suisse a tourné avec Lou Doillon, Bernadette Lafont ou encore Pio Marmaï, tout en restant fidèle à Carouge.
«Elle avait un lien fort avec Carouge puisqu’elle y vivait, elle a fondé une maison de production ici. Elle a vécu jusqu’à la fin de sa vie à Carouge, ses fenêtres donnaient même sur le cinéma Bio.» raconte la co-commissaire de l'exposition.
Enfin, l’exposition recense 18 lieux carougeois ayant servi de décors de films. De quoi découvrir autrement la ville, à travers les yeux de celles et ceux qui l’ont filmée.