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Les Irlandais élisent leur présidente vendredi

24.10.2025 18h41

Les Irlandais élisent leur présidente vendredi

Candidate proche des partis de gauche, Catherine Connolly est la favorite pour devenir vendredi la prochaine présidente de l'Irlande (archives).

Photo: KEYSTONE/AP/Niall Carson

Les Irlandais votent vendredi pour élire leur président, une fonction essentiellement honorifique. Une députée proche des partis de gauche attachée à la neutralité militaire du pays fait office de favorite.

La gagnante, qui devrait être connue samedi en fin de journée, succédera pour sept ans à Michael Higgins, 84 ans, qui a enchaîné deux mandats depuis 2011.

Largement en tête des sondages, Catherine Connolly, une ex-avocate sexagénaire qui parle couramment le gaélique, est soutenue par les principaux partis d'opposition, dont les Verts et la formation nationaliste Sinn Fein, autrefois vitrine politique de l'Armée républicaine irlandaise (IRA).

Opposée à une augmentation des dépenses de défense, elle défend la tradition de neutralité militaire de l'Irlande, qui a un programme de partenariat avec l'Otan mais n'en est pas membre.

Sa rivale Heather Humphreys, elle aussi sexagénaire, est membre du parti de centre droit Fine Gael, pilier de la coalition au pouvoir. Issue de la minorité protestante d'Irlande, cette dernière s'est présentée, tout au long de la campagne, comme une figure de rassemblement. Quelque 3'6 millions d'électeurs sont appelés dans les bureaux de vote, ouverts jusqu'à 22H00 (23h suisses).

Propalestinienne et favorable à une unification de l'île d'Irlande, Catherine Connolly a affirmé pendant la campagne vouloir être 'une présidente pour tous les citoyens, en particulier pour ceux qui sont souvent exclus et réduits au silence'.

Propos controversés sur l'UE

Bien qu'elle se soit dite pro-européenne pendant cette campagne, sa rivale Heather Humphreys l'a épinglée pour des propos qu'elle avait tenus en 2016, après le vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni.

Mme Connolly avait alors déclaré que les électeurs britanniques avaient 'exposé l'UE pour ce qu'elle est'. L'Irlande est entrée dans l'UE en 1973 et ses quelque 5,2 millions d'habitants sont majoritairement pro-européens.

Vendredi à Galway, ville portuaire de la côte ouest, Catherine Connolly est arrivée au bureau de vote à vélo, et s'est refusée à parler politique avec les journalistes. 'Je suis allée nager ce matin, ça m'a calmée (...) J'ai l'intention ensuite d'aller me cacher un peu', a-t-elle simplement déclaré.

Dans cette ville dont elle est députée, les électeurs interrogés par l'AFP affirmaient tous avoir voté pour elle. 'Elle n'a pas peur de dire les choses et elle parle notre langue, notre langue nationale', le gaélique, a expliqué à l'AFP Dominic Burke, 73 ans, pompier à la retraite.

Même tonalité pour Brendan Brown, auto-entrepreneur de 46 ans, qui voit en Mme Connolly une personne 'honnête et intègre'. 'C'est la meilleure personne pour ce poste', dit-il. Una Corcoran, 62 ans, elle, n'a aimé ni les débats télévisés ni la campagne en général, mais a malgré tout voté pour Mme Connolly 'parce qu'elle a été capable de répondre aux questions posées' lors des débats.

Manque de candidats

C'est la première fois depuis 1990 que deux candidats seulement briguent la présidence irlandaise. Dépitées de ne pas voir leur candidate Maria Steen figurer parmi les choix possibles - elle n'a pas réuni suffisamment de soutiens parmi les parlementaires - plusieurs figures conservatrices ont appelé leurs partisans à inscrire son nom malgré tout sur leur bulletin. Ce qui les rendrait nuls de facto. Un sondage publié jeudi indiquait que 6% des électeurs pourraient décider de suivre cette consigne.

Plusieurs célébrités avaient initialement envisagé de se présenter avant de jeter l'éponge, comme la star des arts martiaux mixtes (MMA) Conor McGregor, le musicien et philanthrope Bob Geldof, ou le danseur irlando-américain Michael Flatley. Dans ces conditions, les sondages pronostiquaient une faible participation.

/ATS