Budget municipal: le PLR dénonce une trahison du MCG
La Ville de Genève a adopté un budget déficitaire de 69,9 millions de francs. Les mécanismes salariaux sont réintroduits. Le MCG s'est rallié à la gauche pour créer une majorité. Trahison? Débat avec deux élus municipaux.
Le budget 2025 de la Ville de Genève, déficitaire de 69,9 millions, laisse une droite municipale déchirée. Maxime Provini, chef du groupe PLR, accuse frontalement le MCG d’avoir “retourné sa veste”. Lena Rey, conseillère municipale MCG, défend un choix dicté par «la raison».
«On peut avancer le mot trahison», lâche Maxime Provini. Le PLR rappelle qu’un engagement commun visait à limiter le déficit à 49 millions. «Quand on dépose une motion en commun et qu’ensuite on vote l’inverse, il n’y a qu’un mot: c’est regrettable.»
Fuite en avant ou choix raisonné?
Lena Rey assume ce changement de ligne. «Il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis», répond-elle à l'élu PLR. Pour son groupe, valider ce budget certes déficitaire évitait «un déficit bien plus grand, proche des 95 millions» en cas de douzièmes provisoires, selon la conseillère municipale. Le MCG dit avoir privilégié les Genevois et le rôle de la Ville comme employeur, notamment sur les mécanismes salariaux.
Maxime Provini balaie cet argument: «C’est trop facile. Les douzièmes provisoires auraient obligé le Conseil administratif à revenir présenter les dépenses supplémentaires nécessaires. [...] Le MCG aurait pu jouer un vrai rôle de pivot, mais il a préféré servir de vassal au Conseil administratif vert Alfonso Gomez. C'est une fuite en avant et se déresponsabiliser de son rôle d'élu municipal», estime le chef de groupe PLR.
Comment réduire le déficit?
Pour Maxime Provini, «il va falloir avoir le courage remettre en question certaines subventions et réduire les enveloppes des magistrats». Lena Rey renvoie la responsabilité au Conseil administratif: «On a peu de marge de manœuvre. Si on n’est pas content, il faut se demander pourquoi on les a élus.» Le MCG promet toutefois que ce «sursis» accordé au Conseil administratif ne se répétera pas.