Christophe Renou, le MOF au cœur carougeois
Meilleur ouvrier de France (MOF) depuis 2015, le pâtissier Christophe Renou a construit à Genève un univers gourmand, nourri de passion. Rencontre avec un chef qui revendique le terrain, l’équipe et la transmission.
Chez le laboratoire Renou, les marmites de l’Escalade sont de sortie. Ici en décembre, même le Meilleur ouvrier de France ne déroge pas aux traditions. «La première fois que je les ai faites, j’ai un client qui me dit: “Alors ça, c’est drôle, un Français qui fait la marmite de l’Escalade”», sourit-il. «J’ai répondu: “Oui certes Français, mais pas Savoyard.”»
Installé à Genève depuis 2017, le Christophe Renou vit la période des fêtes comme un sommet de l’année. «Noël représente toute l’activité gourmande. C’est beaucoup de souvenirs de mon enfance, à ces grandes tables familiales», raconte le chef pâtissier. «Chez mes grands-parents, on était 30 autour de la table. Et je dis toujours qu’à Noël, il y a un pâtissier, un chocolatier, un boulanger au centre de la table familiale. C’est extraordinaire.»
Quand la rigueur recontre la passion
Avant les fournils, le rêve était ailleurs. «Enfant, je voulais être footballeur professionnel», confie-t-il. À l’adolescence pourtant, la pâtisserie s’impose. Le parcours se construit auprès de figures reconnues, comme Lucien Moutarlier et Christophe Michalak.
L’esprit du sport, toutefois, n’est jamais resté loin. «Mon rêve a dévié de cette carrière de footballeur professionnel, mais plutôt sur la pâtisserie. Je pense que je l’ai accompli quelque part», explique Christophe Renou. «Aujourd’hui, j’ai ma brigade, j’ai mon équipe. On joue ensemble tous les jours», image le chef pâtissier.
La quête du haut niveau devient alors un objectif assumé. En 2015, le travail est récompensé par le titre de Meilleur ouvrier de France. « Moi, je n’ai jamais vécu ça comme un sacrifice, mais plutôt comme une passion, un engagement », affirme-t-il. « Si on veut atteindre le haut niveau, que ce soit dans le sport ou dans un métier, il faut se donner à 300% […] ça n’arrive pas comme ça.»
Ici, c'est Carouge
Deux ans plus tard, un autre rêve se concrétise à Carouge avec l’ouverture de sa première boutique. Aujourd’hui, Christophe Renou compte six points de vente à Genève. Carougeois d’adoption, il ne nourrit aucun regret de s’être installé ici. «Moi, je rêverais que Genève soit mise en lumière dans notre métier comme Paris, confie-t-il. C’est ce qui me motive au quotidien. Ce qui me fait rêver, c’est de continuer à faire évoluer Genève et la Suisse romande, et d’émerveiller nos clients.»
Toujours les mains dans la pâte, le chef revendique une présence constante sur le terrain. «Je ne suis pas prêt à me détacher du laboratoire », insiste Christophe Renou. «C’est ce que j’ai appris, c’est ce que je sais faire. Et puis j’ai envie de transmettre.» Pour lui, la transmission est essentielle: «On m’a transmis des choses. Aujourd’hui, c’est peut-être ce que j’ai envie de passer comme message.» Passion, rigueur et engagement. Christophe Renou semble avoir trouvé « sa » recette du succès.