Genève

Cri d’alarme chez les vignerons genevois

10.12.2025 20h08 Rédaction

Face à l’effondrement du marché et à l’explosion des difficultés financières, les vignerons-encaveurs indépendants ont écrit au Conseil d’État et demandent une rencontre avec Nicolas Walder.

L’Association genevoise des vignerons-encaveurs indépendants a lancé mercredi matin une mobilisation devant les bureaux du Conseil d’État. Son vice-président, Willy Cretegny, décrit une filière «à bout», fragilisée par une succession de crises.

Après plusieurs années de marché morose, la situation s’est brutalement aggravée. «La pression des prix des vins étrangers s’est ajoutée à une baisse de la consommation en général, et même de 16% pour les vins suisses», résume Willy Cretegny. À Genève, les vignerons portent encore les stigmates du gel de l’an dernier, avec une récolte affaiblie… mais désormais une mévente préoccupante.

«On a besoin que des mesures se prennent»

Pour la profession, le temps presse. À Berne, un changement de règle sur les importations est en préparation, mais son entrée en vigueur n’est pas attendue avant le 1er janvier 2027. «D’ici là, la situation est extrêmement difficile pour la plupart des vignerons», insiste le vice-président.

La détresse touche particulièrement les jeunes exploitants. Beaucoup ont repris le domaine familial tard, après une première carrière, et cumulent désormais plusieurs emplois pour tenir le coup. «Certains se demandent même s’ils vont garder leur domaine», confie Willy Cretegny, évoquant même le cas de sa fille, avocate en parallèle de la vigne.

Les factures s’accumulent, la trésorerie souffre et la relève vacille. «Ce cri d’alarme n’est pas là pour dire qu’il ne se passe rien, mais pour dire qu’il y a urgence. Ça doit aller beaucoup plus vite si on veut éviter que des domaines ferment», souligne-t-il.

Un appel direct au Conseil d’État

Selon l’association, les autorités n’ont pas encore pris la mesure de la crise. Le changement de magistrat à l’automne aurait ralenti les échanges. «On aurait eu besoin de contacts beaucoup plus rapides avec le canton», regrette Willy Cretegny. 

Or, si Berne peut agir sur certaines règles, d’autres mesures – notamment une aide au déstockage – doivent impérativement être demandées par les cantons. Cette aide est jugée cruciale: les exploitations accumulent des stocks importants en raison de la mévente, un phénomène qui pèse lourdement sur les prix et empêche le marché de repartir.