Genève

L’inspection générale de la police saisie après une intervention au Théâtre du Loup

21.10.2025 18h26 Julie Zaugg

Quelques jours après la violente interpellation sur le parvis du lieu culturel, les codirecteurs ont reçu une réponse de la conseillère d’État et une visite d’inspecteurs de l’IGS.

Des agents braquant leur arme sur un spectateur et menottant un comédien, c’est la scène surréaliste qui s’est déroulée vendredi passé sur le parvis du Théâtre du Loup. La police pourchassait alors deux fuyards à scooter, avant que ceux-ci ne chutent devant le lieu culturel face à une quinzaine de personnes sortie d’une pièce. Celles et ceux qui se sont inquiétés du sort des jeunes scootéristes ont vécu une altercation violente avec les forces de l’ordre. 

Le choc est toujours présent pour les co-directeurs du Théâtre du Loup. Mais au moins le courrier qu’ils ont adressé à la commandante de la police et la ministre chargée de la sécurité n’est pas resté lettre morte. 

Côté politique, une réponse de la conseillère d’État Carole-Anne Kast leur ait parvenue par email hier. «Les réponses prennent en considération les faits que l’on dénonce, avant de nous renvoyer aux procédures habituelles pour rendre compte de ce qui s’est passé», indique Julie Gilbert, codirectrice du Théâtre du Loup.

«Un contexte qui ne nécessitait aucune réaction violente»

Dans leur lettre ouverte, les co-directeurs du théâtre dénonçaient cette scène violente et les réactions jugées disproportionnées des agents impliqués dans la course poursuite. Mais aussi celle de leurs collègues en civil, venus prêter main forte, alors que les fuyards à scooter étaient à terre et semblaient blessés. «On avait un contexte qui ne nécessitait aucune réaction violente et on a vu comment la situation dégénère. Notre question portait sur comment la police cohabite et travaille dans la cité», ajoute-t-elle.

Côté forces de l’ordre, le théâtre a reçu lundi la visite d’inspecteurs de l’IGS, la police des polices, saisie par la commandante Monica Bonfanti. «La rencontre était cordiale et bienveillante, comment Jean-Louis Johannides, codirecteur. Les personnes qui nous rendaient visite voulaient avoir notre version des faits. Elles nous ont écoutés.» Les personnes concernées directement par les heurts avec les agents pourraient porter plainte. Les codirecteurs du théâtre espèrent que cette situation suscitera une réflexion plus globale sur la question des violences policières.