Nathalie Fontanet déplore le refus du budget par le Grand Conseil
La grande Argentière Nathalie Fontanet réagit au refus d'entrée en matière du Grand Conseil sur le budget 2026. Elle déplore la décision du Parlement et évoque un problème de charges contraintes, difficiles à maîtriser.
Le Grand Conseil a refusé d’examiner le projet de budget 2026, renvoyant le Conseil d’État à sa copie. Un revers que Nathalie Fontanet, en charge des finances, accueille avec «regret», dit-elle d’emblée.
Lire aussi: Le Grand Conseil genevois enterre le projet de budget d'Etat 2026
Pour la ministre, il ne s’agit pas d’un camouflet personnel, de par le refus d’une majorité de droite du Grand Conseil. «Un projet de budget, c'est le budget de l'ensemble du Conseil d'État. (…) Je ne le prends pas à titre personnel», réagit la conseillère d’État.
Le projet prévoyait un déficit de 767 millions de francs. «dans ces conditions, ce projet avait très peu de chances d’être accepté», reconnaît la grande Argentière. La droite a balayé l’entrée en matière – malgré un amendement du Conseil d’État visant à aligner le déficit sur celui prévu en système de douzièmes provisoires.
La conseillère d’État rappelle le rejet, par le Parlement, d’une économie de 108 millions liée à la péréquation intercantonale. «Cela n’a pas aidé», glisse-t-elle avant d’évoquer le réel problème actuelle : les charges contraintes que l’État «peine à maîtriser». «Le canton de Genève n’a pas un problème de recette fiscale. Il fait face aujourd’hui à un problème de charges qui ne cesse d’augmenter», résume-t-elle.
Pas de «recette miracle»
Le gouvernement doit présenter un nouveau projet de budget d’ici au 31 mars. «Nous avons du pain sur la planche», admet Nathalie Fontanet, tout en avertissant: «Dans ce délai de trois mois, nous ne serons pas en mesure de trouver des recettes miracle»
Un expert externe doit livrer un plan d’économie au printemps. «Si nous avions la solution à l’emporte-pièce maintenant, nous l’aurions déjà appliquée», précise-t-elle, rappelant que des mesures cumulant plus de 500 millions figurent déjà dans le plan financier quadriennal, mais qu’elles nécessiteront des lois et, potentiellement, des votes de la population.
En attendant la suite, c’est le système des douzième provisoire qui sera appliqué, avec un État «figé» qui fonctionnera sur la base du budget 2025. «Il n’y aura aucun nouveau poste», annonce la ministre. Les prestations essentielles resteront assurées, mais sans adaptation à la croissance démographique ou à la précarité. «Nous avions demandé 40 postes de policiers supplémentaires (…) nous ne les aurons pas», regrette-t-elle. Même constat pour les enseignants.