Genève

Une pétition dénonce une «campagne de dénigrement» contre la directrice de la Comédie

16.12.2025 20h09 Rédaction

Chavrier

Une nouvelle mobilisation prend forme autour de Séverine Chavrier. Après une tribune de soutien d’artistes ayant travaillé à ses côtés, une pétition portée par des élus, des personnalités genevoises et des acteurs du spectacle européen appelle à rétablir la présomption d’innocence et à permettre à la directrice de réintégrer son théâtre.

Une centaine de signatures pour défendre la directrice de la Comédie de Genève.
Un collectif a déposé lundi une pétition auprès du Conseil administratif de la Ville pour dénoncer ce qu’il qualifie de «campagne de dénigrement» visant Séverine Chavrier. 

Les signataires s’insurgent contre les attaques et insultes visant la directrice, relayées sur les réseaux sociaux et dans certains médias. Ils estiment que Séverine Chavrier doit pouvoir continuer à exercer son mandat dans des conditions normales, dans l’attente des résultats des procédures en cours.

Parmi les signataires figurent des personnalités du monde culturel genevois, comme Claude Ratzé ou Anne Bisang, des directeurs de théâtres européens, mais aussi des personnalités politiques de différents bords. 

Du PLR à Ensemble à Gauche

La conseillère municipale PLR Michèle Roulet a été l’une des premières à dénoncer publiquement ce qu’elle qualifie de «meurtre à la tronçonneuse» de la directrice. «Il s’agit moins de prendre parti pour ou contre que de rappeler que, dans un État de droit, on ne s’attaque pas ainsi à une personne. Toute personne bénéficie de la présomption d’innocence. Ce qu’elle a subi, je n’aimerais pas être à sa place», explique-t-elle, estimant qu’il en va aussi de l’image et des valeurs de Genève.

À l’autre extrémité de l’échiquier politique, Rémy Pagani, ancien maire de Genève, partage cette analyse. Il dénonce ce qu’il considère comme un acharnement à l’encontre de la directrice, évoquant notamment son interdiction d’accès au théâtre et le lancement de deux audits successifs. «Deux enquêtes à la suite, c’est vraiment, j’ose le dire, pour assassiner cette personne. Ce ne sont pas des pratiques de notre République. Toute personne a le droit d’être entendue et de pouvoir se défendre», affirme-t-il, ajoutant que, si le personnel doit être protégé, la directrice doit également bénéficier de conditions minimales pour exercer son métier.

Managment toxique et dénigrement 

Depuis deux mois, Séverine Chavrier est au cœur d’une polémique alimentée par des témoignages anonymes d’employés évoquant un management toxique et un dénigrement de la scène romande. Le Syndicat suisse romand du spectacle affirme de son côté avoir recueilli des témoignages faisant état de souffrance au travail et de harcèlement. Les conclusions des deux audits lancés par la Ville de Genève et la FAD ne sont pas attendues avant plusieurs semaines.

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